Eljem, antique cité de Thysdrus, était l’une des villes les plus prospères de l’Afrique à l’apogée de l’empire romain. Située au milieu des oliviers dont on tirait
le combustible de l’époque, et possédant une position géographique privilégiée, Thysdrus est devenue en deux siècles une riche localité, disputant à Hadrumète (Sousse) la seconde place après la capitale, Carthage.
Comme toutes les villes romaines, Eljem a eu des artisans dans différentes spécialités: confection, tannerie, teinturerie, fer forgé, mosaïque… L’art de la mosaïque nous livre sûrement le plus fidèle reflet de la situation générale de l’époque, marquée par l’exceptionnel développement économique et politique de la cité, comme en témoignent les magnifiques tableaux qui font la richesse de la collection du musée. Aussi, pour cette ville dotée d’un des trois plus beaux colisées du monde, d’un cirque romain et de plus de 30 hectares de villas antiques, l’héritage romain est considérable.
Puis les vagues successives d’invasions byzantines, arabes, turques et occidentales, contribuèrent elles aussi à ce subtil dosage d’influences cosmopolites, faisant de la culture tunisienne un symposium de legs ancestraux.
Aussi, l’un des moyens les plus sûrs pour découvrir le patrimoine d’Eljem, est de se pencher sur son artisanat. Vitrine du passé, source de traditions populaires et vivantes, il participe à la sauvegarde de l’identité culturelle de la ville.
Nous vous proposons par l’intermédiaire de cette rubrique, un aperçu aussi précis que possible, de l’artisanat local d’Eljem: des mosaïques aux poteries. Certains secteurs revivent, dopés par la demande de marchés nouveaux, alors que d’autres s’éteignent, victimes du progrès humain. Mais il est de notre devoir de faire en sorte que le passé revive.